Malgré un rejet en Suisse romande et dans le canton de Fribourg (50,8%), la population a dit oui à la suppression de la valeur locative. L’ASLOCA Fribourg regrette ce résultat qui aggravera les inégalités entre locataires et les propriétaires, et fera perdre des dizaines de millions au canton et aux communes.
Les 7 millions injectés par le lobby immobilier dans la campagne n'auront pas été vains : la population suisse a accepté ce dimanche la suppression de la valeur locative. Ce nouveau privilège pour les riches propriétaires aura pour première conséquence d'aggraver le fossé entre propriétaires et locataires. Aujourd’hui, les propriétaires immobiliers paient en moyenne 200 francs de moins pour leur logement qu’il y a 15 ans, tandis que les locataires paient environ 200 francs de plus. Cette tendance va encore s'accentuer.
La votation a connu un véritable Röstigraben et le canton de Fribourg n'a pas fait exception. Le refus exprimé par les Fribourgeois illustre le succès de la campagne menée par l’ASLOCA : seule organisation véritablement engagée dans le camp du non, elle a su convaincre grâce à une stratégie fondée sur la pédagogie et la clarification des enjeux.
Le résultat aurait pu être encore plus marqué si le Conseil d'Etat, et en particulier le grand argentier Jean-Pierre Siggen, s'étaient engagés activement dans la campagne. En pleine période d'austérité, son apathie est incompréhensible. Aujourd'hui, le Conseil d'Etat porte une responsabilité directe dans les dizaines de millions qui viendront chaque année à manquer dans les caisses de l'Etat et des communes.
Il est désormais clair que l'ASLOCA combattra toute réintégration ou nouvelle déduction fiscale en faveur des propriétaires. Après plusieurs votations visant à restreindre les droits et à pénaliser les locataires, il est désormais temps pour les locataires et l’ASLOCA de passer à l’offensive : cet été, nous avons lancé une initiative sur les loyers visant à instaurer un contrôle systématique et à mettre fin aux abus.
