Le Grand Conseil fribourgeois a refusé aujourd’hui une motion déposée par Marie Levrat, vice-présidente de l’ASLOCA Fribourg, et Julia Senti, présidente du Mieterinnen- und Mieterverband Deutschfreiburg, demandant l’élaboration d’une loi cantonale sur le logement. Par cette décision, le Conseil d’Etat et la majorité de droite du Grand Conseil ne se contentent pas d’être spectateurs de la pénurie de logements et de la flambée des loyers : ils les cautionnent et les entretiennent.
Fribourg est aujourd’hui l'un des derniers canton de Suisse romande à ne pas s’être doté d’une loi sur le logement. Alors que se loger est l’un des besoins les plus fondamentaux de la population, la majorité de droite continue de traiter cette question comme un hobby tout à fait accessoire de . À titre de comparaison, le canton dispose de quatre fois plus de bases légales pour encadrer la pêche que le logement.
On pourrait en rire si cette inaction n’avait pas des conséquences bien réelles. En vingt ans, les loyers ont augmenté de 27 % dans le canton. Le nombre de logements d’utilité publique reste dramatiquement insuffisant, tandis que la pénurie de logements ne cesse de s’aggraver. Attirés par la recherche du profit, les promoteurs ne construisent pratiquement plus aucun logement de grande taille adaptés aux familles et de logements à loyers modérés. Cette politique du laisser-faire constitue une véritable bombe sociale à retardement car les défis vont s’amonceler, à commencer par l’explosion du nombre de seniors. Alors que le canton à choisit la voie du maintien à domicile, il n’entreprend absolument rien pour garantir la de logements équipés et adaptés aux besoins des personnes âgée.
Dans ce contexte, une loi sur le logement était - et demeure - une nécessité absolue. Le marché libre a démontré son incapacité à garantir à chacune et chacun un logement digne et abordable. Une telle loi aurait permis de soutenir activement le développement des logements d’utilité publique, d’encourager l’accession à la propriété pour les Fribourgeoises et les Fribourgeois, ainsi que de protéger et préserver le parc locatif existant. En résumé, elle aurait été un outil idéal pour lutter contre la hausse des loyers et la pénurie de logement.
Ce refus marque un choix politique clair : protéger les intérêts immobiliers plutôt que le droit fondamental de la population à se loger dignement. L’ASLOCA reviendra rapidement à la charge avec des instruments et des propositions ciblées.

