Une fois n’est pas coutume, l’ASLOCA et l’USPI se retrouvaient du même côté de la table pour s’opposer à un projet : la suppression de la valeur locative. En présence de personnalités du PS, des Vert·e·s et du PLR, la coalition a présenté ses arguments ce matin lors d’une conférence de presse. Tous ont mis en garde contre une réforme qui, selon eux, pèserait lourdement sur la population, en particulier sur les locataires et les petits propriétaires.
Des pertes insoutenables pour les collectivités publiques
L'enjeu pour Fribourg est déterminant. Chaque année, le canton verrait ses recettes diminuer de jusqu’à 21 millions de francs, et les communes fribourgeoises de près de 17 millions. Pour Thomas Gremaud, en pleine période d'assainissement : "Il n’y aura pas de miracle. Cela se traduira forcément par des baisses de prestations par exemple dans les hôpitaux ou à l’université, voire à d’importantes hausses d’impôts."
Moins de rénovation, plus de travail au noir
Avec la suppression de la valeur locative, les déductions fiscales pour les travaux d'entretien et de rénovation disparaîtront aussi. Alain Charrière, vice-président de l'USPI, craint une détérioration du parc immobilier: "Les petits propriétaires sont particulièrement sensibles aux variations fiscales ; ils devront alors reporter, réduire, voire à renoncer à certains frais d’entretien". Benoît Glasson, député PLR, ajoute : "la suppression des déductions se répercutera sur le secteur de la construction et de l’immobilier, avec une baisse des commandes et un risque accru de recours au travail au noir".
De son côté, Bruno Clément, député Vert, rappelle que l’assainissement des bâtiments constitue un enjeu climatique majeur et lance une alerte. Selon lui, la suppression des déductions fiscales freinerait encore cette transformation indispensable.
Une facture reportée sur les locataires
Alors que les loyers explosent, la suppression de la valeur locative telle qu'elle est proposée risque d'accroître le fossé entre les propriétaires et les locataires. Marie Levrat, vice-présidente déclare: "Les études le montrent : les locataires dédient toujours plus de leur budget à leur logement tandis que c’est l’inverse pour les propriétaires. La suppression de la valeur va encore accentuer cette tendance".
Les personnalités suivantes étaient présentes :
- Pierre Mauron, président ASLOCA Fribourg
- Marie Levrat, vice-présidente ASLOCA Fribourg
- Alain Charrière, vice-président USPI Fribourg
- Thomas Gremaud, président Parti socialiste fribourgeois
- Benoît Glasson, député PLR (présent en son propre nom)
- Bruno Clément, député Les Vert·e·s (présent en son propre nom)
